Les médicaments de chimiothérapie et autres sont souvent administrés en association avec d’autres médicaments et peuvent être administrés de différentes façons. La méthode d’administration est basée sur la maladie précise diagnostiquée et l’efficacité de l’agent. Voici certaines méthodes courantes :
- par voie intraveineuse (IV), c’est-à-dire directement dans une veine;
- par voie orale (PO), c’est-à-dire par la bouche;
- par injection intramusculaire (IM), c’est-à-dire dans un muscle;
- par injection sous-cutanée (SC), c’est-à-dire sous la peau;
- par voie intrathécale (IT), c’est-à-dire dans le canal rachidien.
Voie intraveineuse
La voie intraveineuse est une méthode courante pour administrer des médicaments directement dans une veine, particulièrement en ce qui concerne la chimiothérapie.
Fonctionnement
L’infirmière insère une petite aiguille de plastique dans une veine de l’avant-bras. Le patient ressentira un certain inconfort au moment où l’aiguille est insérée dans la veine, mais le reste de l’intervention est indolore. Les médicaments circulent du sachet de plastique vers la tubulure et pénètrent la circulation sanguine. Une seringue est parfois utilisée pour pousser les médicaments à travers la tubulure. Toute douleur ou brûlure ressentie en cours de traitement devrait être immédiatement signalée à l’infirmière.
Utilisation d’un cathéter veineux central
De nombreux patients trouvent plus pratique et plus confortable de recevoir la pharmacothérapie par cathéter veineux central plutôt que par intraveineuse standard. Certains médicaments irritent les veines et compliquent l’insertion répétée de l’aiguille d’intraveineuse. Les cathéters peuvent aussi être utilisés pour alimenter le patient, administrer d’autres médicaments ou des cellules sanguines et peuvent aussi servir à prélever des échantillons de sang.
Les cathéters à court terme sont des dispositifs d’accès temporaires pour l’administration des médicaments. Ils sont retirés avant que le patient ne quitte l’hôpital. Leur mise en place s’effectue dans la chambre d’hôpital du patient, généralement sous anesthésie locale.
Les cathéters à long terme (aussi appelés cathéters tunnélisés ou cathéters Hickman®, Broviac® ou Groshong®) peuvent demeurer en place pendant des semaines, voire des mois. Pour installer le cathéter, le médecin pratique une petite incision et enfile la ligne intraveineuse, un tube long et fin, dans la veine et sous la peau jusqu’à une deuxième incision à une certaine distance de la première. Cette distance aide à prévenir les infections. La plupart des cathéters sont installés sur la paroi de la cage thoracique. Quelques points de suture pourraient être faits à l’un des sites d’incision ou aux deux jusqu’à ce qu’ils soient guéris. De petits pansements clairs sont changés fréquemment pour prévenir l’infection. Le personnel de l’hôpital ou de la clinique montrera au patient ou aux membres de sa famille ou encore aux proches aidants comment nettoyer et entretenir le cathéter central.
Utilisation d’une chambre implantable
Une chambre à cathéter est parfois implantée pour donner accès à une veine. Il s’agit d’un type de cathéter à long terme qui est implanté par chirurgie sous la surface de la peau dans la partie supérieure de la paroi de la cage thoracique. Une fois le site d’insertion guéri, la chambre implantable ne nécessite aucun pansement ni soins spéciaux à domicile. Pour administrer les médicaments, l’infirmière insère une aiguille à travers la peau pour accéder à la chambre implantée. Le patient peut demander l’application d’une crème analgésique au site de l’injection avant l’utilisation de la chambre. La chambre peut aussi être utilisée pour prélever et fournir du sang au patient ainsi que pour l’alimenter.
Utilisation d’une ligne de PICC (cathéter central inséré en périphérie)
Une autre option est un cathéter veineux central inséré par voie percutanée, généralement appelé ligne de PICC (pour peripherally inserted central catheter). Ce type de cathéter, un long tube mince et flexible, est inséré dans une veine du bras. Avant son insertion, le patient recevra un anesthésique local pour engourdir le bras dans la région située entre le coude et l’épaule. Le médecin enfilera la ligne de PICC à travers la peau dans une veine du bras jusqu’à ce qu’elle atteigne la veine cave supérieure située tout juste au-dessus du cœur. La veine cave supérieure est l’une des veines du système central nerveux.
Le dispositif à long terme doit être rincé périodiquement. Le médecin donnera au patient un plan indiquant comment rincer le dispositif et à quelle fréquence.
Voie orale
La voie orale peut prendre la forme d’un comprimé, d’une capsule ou d’un liquide à ingérer. Il s’agit de la méthode la plus facile et la plus pratique puisqu’elle peut s’effectuer à la maison. La thalidomide, la lénalidomide et le mésylate d’inatimib sont des exemples de médicaments contre le cancer du sang pris par voie orale. Les effets secondaires de la chimiothérapie orale sont similaires à ceux de la chimiothérapie par IV.
Pour prendre les médicaments anticancer par voie orale à la maison, le patient doit en comprendre le dosage et la fréquence, toute interaction possible avec les aliments et d’autres médicaments, l’entreposage et la manutention et les effets secondaires possibles. Le patient devra prendre ces médicaments exactement tels que prescrits. À cet effet, les patients pourraient trouver utile d’utiliser des calendriers, agendas et minuteries en tant que rappel de prise de médicaments.
Injection intramusculaire
Les médicaments intramusculaires sont injectés dans le muscle, généralement dans le bras, la cuisse ou la fesse. Le patient ressentira un léger pincement de quelques secondes, alors que l’infirmière insérera l’aiguille à travers la peau et dans le muscle.
Injection sous-cutanée
Les médicaments sous-cutanés sont injectés dans les tissus sous la peau plutôt que dans les muscles. Le patient sentira une légère piqûre au moment où l’infirmière insère l’aiguille sous la peau.
Voie intrathécale
Certains types de leucémie et de lymphome tendent à se propager au système nerveux central. Pour prévenir ou traiter cette situation, le médecin administrera les médicaments directement dans le canal rachidien, c’est-à-dire la zone qui entoure la moelle épinière, l’espace intratécal. Il s’agit de l’espace situé entre les trois membranes (les méninges) qui recouvrent le système nerveux central, à savoir, le cerveau et la moelle épinière. Cette méthode est plus efficace que l’injection des médicaments dans une veine pour traiter les cellules du canal rachidien et du cerveau, qui sont difficiles à atteindre.
Fonctionnement
Dans le cas des patients qui reçoivent un traitement intrathécal, le médecin effectuera une ponction lombaire en insérant une aiguille dans le canal rachidien. Cela s’effectue sous anesthésie locale ou sous sédation. Le médecin prélèvera un échantillon de liquide céphalorachidien, qui sera examiné pour y détecter des cellules leucémiques. Il injectera ensuite des liquides contenant des médicaments de chimiothérapie, généralement de la cytarabine ou du méthrotrextaxate.
Si le patient a besoin de plusieurs traitements, le médecin pourrait installer sous le cuir chevelu un dispositif permanent appelé un réservoir d’Ommaya. Une fois inséré, les traitements peuvent être administrés au patient sans avoir besoin de recourir à des ponctions lombaires. Après la mise en place de ce dispositif, le patient pourra rentrer à la maison.