« Tout a débuté la nuit du vendredi 18 novembre au samedi 19 novembre. Je me brossais les dents lorsque j’ai remarqué la présence de sang sur ma brosse à dents. La semaine passa et plusieurs autres symptômes apparurent : fatigue, migraine, sueurs la nuit, saignements du nez, augmentation des ganglions et douleur extrême aux jambes. Une consultation à la clinique m’a diagnostiqué une sinusite; les symptômes ont continué à s’empirer, je savais que c’était plus qu’une sinusite. Je suis allée voir mon médecin de famille qui, surprise par mon apparence physique très blanche, me prescrivit une prise de sang et 4 jours d’arrêt de travail. Quelques heures plus tard, le docteur lui-même m’appela pour me demander de me rendre d’urgence à la clinique suite aux résultats de ma prise de sang, son ton était inquiétant et sérieux, j’étais en panique.
Je me rendis à la clinique accompagnée de mon ex-copain qui avait perdu sa cousine suite à une leucémie, 5 ans plus tôt. En 18 ans, c’était la première fois de ma vie où je ressentais cette peur d’être impuissante face à la vie. Le diagnostic de leucémie lymphoblastique aiguë tombé, j’étais redirigée vers l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont où je me suis retrouvée en salle d’isolement car je ne pouvais pas être en contact avec des virus. Je me sentais confuse et effrayée et ne savais pas du tout ce qui m’attendait. Les infirmières et infirmiers devaient me tenir pour me mettre le cathéter parce que je tremblais tellement j’étais terrifiée. 5 jours d’hospitalisation en urgence plus tard, j’ai pu changer de chambre pour aller au 5ème étage pour un minimum de 4 à 6 semaines; c’est là que j’ai compris que j’étais vraiment malade. Mon premier matin à l’étage fut assez mouvementé, les infirmiers m’avaient donné du dilodile sous cutané, qui n’a rien à voir avec celui en pilule. Par la suite, j’ai effectué une IRM, puis je me suis rendue en médecine nucléaire, pour continuer avec un scanner thoracique.
Quelques jours plus tard, j’ai rencontré dans la salle d’attente une femme qui avait eu la même maladie que moi; j’ai pu comprendre qu’il y avait de l’espoir, je me suis sentie bien pour la première fois en 5 jours. Un peu plus tard cette même journée, j’ai eu une ponction de moelle osseuse qui consiste à une aiguille de la taille d’un stylo qu’on enfonce dans mon os. Une heure plus tard, on me faisait une ponction lombaire. J’avais l’impression qu’on m’enlevait une partie de moi-même. Je suis restée enfermée entre 4 murs pendant 25 jours. Une sortie de 3 heures par semaines m’était accordée, mais c’était des sorties pour aller voir d’autres médecins. J’ai passé Noël à l’hôpital où toute ma famille était là; j’ai pu quitter l’hôpital le 27 décembre, mais je continuais à y faire des mini-séjours pour mon traitement.
Le 6 janvier 2017, la merveilleuse nouvelle tomba : ma biopsie de moelle osseuse montrait que je n’avais plus aucune trace de cancer ! Il y a 2 ans, on n’était pas capable de guérir ma leucémie, mais aujourd’hui un traitement existe et je suis guérie. Si les organismes comme les TUAC ne donnaient pas du temps et de l’argent, je n’aurais pas pu guérir. »