En février 2015, après avoir fumé pendant 18 ans, j’ai décidé d’arrêter. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à courir. J’ai fait mon premier 10 km en septembre 2015; j’ai couru les deux premiers kilomètres et j’ai marché les huit autres. En mai 2016, je me suis inscrit au marathon de Calgary en vue de faire mon premier marathon complet (42,2 km). Vous me trouvez probablement fou, mais oui, je le suis un peu! J’ai terminé ce marathon en 5 heures et 47 minutes, et j’étais très fier de moi. Je me suis donc inscrit au marathon de l’Okanagan, en octobre de la même année, et cette fois j’ai enregistré un temps de 4 heures et 47 minutes.
Au marathon de Calgary de mai 2017, j’ai rencontré les représentants de Team In Training, qui m’ont demandé si j’aimerais courir pour la SLLC. J’ai un peu hésité, mais cela me semblait intéressant, alors je leur ai donné mes coordonnées. Quelques semaines plus tard, j’en étais à décider quelle course faire à l’automne 2017. C’est alors que la coordonnatrice de la SLLC m’a appelé pour me parler plus en détail de Team In Training. Je lui ai dit que j’acceptais de courir pour eux, car on ne dit pas non à une aussi bonne cause, surtout quand c’est demandé aussi gentiment! Je me suis donc inscrit au marathon Toronto Waterfront, ma première course de bienfaisance.
Je dois dire que j’ai vécu ma plus belle expérience d’entraînement en vue de cette course. Je sentais vraiment la présence de tous ceux qui vivent avec la leucémie et le lymphome ou qui ont survécu à la maladie. À preuve, lors d’une de mes courses d’entraînement de 29 km, j’ai manqué d’eau. J’ai donc cogné à la porte d’une maison pour en demander, car je me sentais vraiment déshydraté. La propriétaire a rempli ma bouteille et m’a offert un jus bien frais. Elle m’a demandé quelle course je faisais, et je lui ai répondu que je m’entraînais et recueillais des fonds pour la SLLC. Elle m’a alors pris dans ses bras en me disant que son fils était un survivant de la maladie et qu’elle aussi allait participer à la course! Quel hasard de tomber sur cette maison, la seule à laquelle j’ai eu le courage de m’arrêter! Quand on a des tresses rastas, qu’on porte des verres foncés et qu’on est tout en sueur, disons qu’on hésite un peu à frapper à la porte d’un inconnu à midi pour demander de l’eau!
J’ai terminé le marathon de Toronto en 4 heures et 53 minutes. Il faut dire qu’après 23 kilomètres, j’ai eu des crampes, donc j’ai dû me traîner de mon mieux et m’asseoir plusieurs fois sur le trottoir, en larmes, à cause des douleurs que j’éprouvais dans mon quadriceps droit et dans ma cheville gauche. Les ambulanciers m’ont demandé à plusieurs reprises si je voulais abandonner la course, car il me restait encore 20 km à faire. J’ai répondu que la douleur n’allait pas me tuer, mais seulement me ralentir. J’ai donc continué tant bien que mal jusqu’à la ligne d’arrivée, mais alors que j’allais la franchir, l’équipe médicale a dû voler à mon aide. En effet, à ce moment-là, j’ai senti mes jambes se figer à cause des crampes dans mes gros orteils, et j’allais piquer du nez. Quand la coordonnatrice de la SLLC à Toronto m’a dit quel temps j’avais fait, j’ai eu du mal à y croire. Malgré tout ce qui s’était passé, j’avais quand même réussi à finir la course en moins de cinq heures!
Bref, j’ai quand même eu beaucoup de plaisir à soutenir cette cause formidable et je répéterais l’expérience sans hésiter! C’était un honneur de recueillir des fonds et d’en apprendre davantage sur ces formes rares de cancer, et je suis ravi que les coordonnateurs de la SLLC m’aient proposé cette aventure. Dans le cadre de ma campagne de financement sur les médias sociaux, j’ai eu l’occasion d’échanger avec beaucoup de survivants et de personnes ayant un proche qui souffre d’une forme ou d’une autre de la maladie. Certains devront prendre des médicaments et subir des traitements toute leur vie. Parmi eux, il y a des enfants d’à peine 6 ans. J’ai moi-même un garçon de 5 ans, et je ne sais pas comment je réagirais s’il devait prendre des médicaments jusqu’à la fin de ses jours. C’est pourquoi la recherche d’un remède me tient autant à cœur. Un avenir sans leucémie et lymphome, c’est un objectif non seulement souhaitable, mais réalisable.
La SLLC apporte une contribution vraiment remarquable en s’occupant non seulement des soins, de la réadaptation et de la gestion de la maladie, mais en s’appliquant également à découvrir un remède, afin que nous puissions enfin ÉRADIQUER la leucémie et le lymphome!