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Erin

Erin

Joliette QC
Canada

En fin de compte, je crois que le traitement du cancer n’est pas un sprint, mais un marathon d’équipe.

Un marathon d’équipe

Certains lieux communs deviennent chargés de sens lorsqu’on a un enfant qui est atteint du cancer. L’appel lors duquel est tombé le diagnostic de leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) de ma fille Erin, qui avait 11 ans, a véritablement été « le coup de téléphone qui a changé notre vie ».

Erin s’amusait dans la vie. Elle était très athlétique, elle aimait le sport et passer du temps avec ses amis. Elle était heureuse et en santé. Lorsqu’elle a attrapé un rhume après un tournoi de soccer, nous ne nous en sommes pas alarmés. Mais comme elle était un peu plus malade que d’habitude, nous avons consulté le médecin. Elle a subi une analyse sanguine, dont le résultat nous a été annoncé lors de ce fameux « coup de téléphone ». Erin a ensuite entrepris un traitement qui allait durer deux ans et demi et changer notre vie pour toujours.

La bonne nouvelle, c’est que le cancer d’Erin avait un taux de guérison très élevé et qu’elle pouvait recevoir ses traitements tout près de chez nous. Nous avons été si chanceux d’avoir accès à un formidable hôpital et à d’incroyables médecins, infirmières et autres membres du personnel, dans notre petite ville de Joliette, au Québec! Comme on nous l’a expliqué lors de notre première visite à l’hôpital, le jour du diagnostic d’Erin, ce n’est pas un seul pédiatre oncologue qui allait s’occuper d’elle, mais une équipe au complet – une équipe présente non seulement à Joliette, mais également dans 200 autres hôpitaux du monde entier, et dont tous les membres travaillaient ensemble pour trouver le meilleur traitement pour nos enfants. De savoir qu’au moins sept oncologues de l’hôpital et quelque 1 400 autres médecins de partout sur la planète allaient collaborer – voilà qui m’a donné de l’espoir!

Le traitement d’Erin a été pour nous un « tourbillon d’émotions » : de la joie intense, à l’annonce de sa rémission, au profond chagrin, quand il a fallu lui dire qu’elle perdrait ses cheveux qu’elle laissait pousser depuis des années. Pour résister à ce tourbillon, nous avons décidé de célébrer chaque petit bonheur et d’en créer au besoin pour compenser les moments difficiles. Nous avons ainsi organisé une fête surprise dans la chambre d’hôpital où elle a reçu sa dernière de 60 injections dans la cuisse. Et certains jours où elle ne pouvait pas se trouver dans une grande foule, elle est allée au cinéma avec une amie autorisée à faire l’école buissonnière. Mais la plus grande célébration a eu lieu lors de son dernier traitement, qui tombait le jour de la Marche Illumine la nuit de la SLLC. Nous n’aurions pas pu rêver d’un meilleur moment pour être entourés d’autres survivants du cancer, de notre famille et de nos amis.

En fin de compte, je crois que le traitement du cancer n’est pas un sprint, mais un marathon d’équipe. J’ai accepté toute l’aide qui nous a été offerte en cours de route. J’ai essayé d’être forte physiquement et mentalement pour accompagner Erin tout au long de ce long voyage. Assise toute la journée dans une chambre d’hôpital à attendre un traitement de chimiothérapie, une transfusion sanguine ou une ponction lombaire, je ne réalisais pas à quel point j’étais épuisée. Parfois, quelqu’un proposait de jouer à un jeu avec Erin pendant que je sortais faire une promenade dehors et ça me faisait un bien fou. Ou, encore, on m’offrait de préparer un repas à ma place ou d’emmener un de mes autres enfants dans un chalet le temps d’un week-end, afin qu’il puisse retrouver un semblant de « normalité », et c’était un réel soulagement. Même si cette épreuve a été longue et m’a parfois semblé insurmontable, je me suis permis de demander de l’aide. Si j’ai un conseil à donner à des parents qui passent par là, c’est d’accepter toutes les mains qu’on vous tend, car sept ans après ce « coup de téléphone qui a changé notre vie », on a aussi un peu l’impression que tout s’est passé, comme on dit, « en un clin d’œil »!

Trish MacEachern, maman d’Erin

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